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Billet du 05/06/2020

Le jour d'après, est-ce déjà du passé?

Par Dominique JeanJean


Qu'ai-je fait, depuis le déconfinement progressif, jusqu'à recouvrer ma totale liberté de mouvement (et donc de pensée), qui m'inscrive aujourd'hui dans ce que je pensais hier devoir être le jour de demain?

Lesquels de mes actes mériteraient d'être surlignés en vert dans ma "tout-doux list" comme confirmant les engagements pris en période fermée?... Ai-je continué à m'approvisionner auprès des agriculteurs de ma proximité, non pas tant pour me garantir de la qualité de ce que j'ingurgite, mais d'abord dans un souci affiché alors, de soutenir la production locale, encourager les petits producteurs luttant à armes inégales contre les puissants de la grande distribution, etc.,... Ai-je continué à privilégier le vélo ou la marche pour mes déplacements courts, au détriment de ma voiture? Ai-je continué à prendre le relais des instituteurs et enseignants, auprès de mes enfants, ou des enfants en ayant besoin, pour les accompagner encore dans leurs apprentissages quotidiens? Ai-je transféré les vertus de la distanciation sociale et des gestes barrières, dans la mise en oeuvre d'une conduite automobile respectueuse de l'autre?

En un mot, comment me suis-je transformé durablement moi-même, intégrant des pratiques circonstancées dans une éthique de vie "nouvelle" et dans un rapport à l'autre "revisité"?...

Il serait triste hélas de constater que - comme les résolutions du Jour de l'An ou de la Saint-Valentin - le "vent de la liberté retrouvée" a balayé tout ou partie de ces serments inaliénables qui furent les nôtres. Sans doute pour de bonnes raisons, et d'abord, parce que nous ne sommes qu'humains. Que notre mémoire est souvent courte, et que l'urgence du monde va rapidement prendre le dessus.

Ne nous flagellons pas. Le monde en effet, est - ou semble - reparti, et son économie avec lui. Souhaiter le contraire serait rajouter du mal au mal. Déjà, en Afrique de l'Est, une plaie chasse l'autre, et l'on se préoccupe davantage de lutter contre des invasions historiques de criquets que de respecter des mesures de confinement. Entre deux maux...

Mais gardons notre vigilance individuelle, pour que le monde d'après, ne soit pas en effet, le monde d'avant mais en pire. Gardons notre vigilance, car un mal chasse l'autre, et celui-là est souvent le fruit de nos oublis. Je persiste à penser que cela peut se jouer d'abord au niveau de nos choix individuels quotidiens. Le jour d'après, c'est chaque jour qu'il se re-construit.

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